- Le PTI c'est quoi?

Le PTI, en trois lettres?

- P comme Purpura : c’ est une lésion hémorragique de la peau ou des muqueuses, de couleur rouge à: il se manifeste par des piquetés rouges sur la peau (ou parfois de plus grande taille), souvent sur les jambes, qui ne disparaissent pas lorsqu'on appuie dessus.

La répartition des taches purpuriques peut être pétéchiale (pétéchies), ecchymotique, ou en traînées linéaires (appelées vibices).

- T comme Thrombopénique : signifie un manque de plaquettes ou une chute du taux de plaquettes.

- I comme Immunologique : qui est lié aux réactions immunitaires normales et pathologiques.

- Anciennement le I signifiait Idiopathique : se dit d'une maladie ou d'un symptôme dont la cause est inconnue,ce qui permet de différencier des thrombopénies pour lesquelles une cause existe (le traitement est alors celui de la cause).

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PURPURA THROMBOPÉNIQUE IMMUNOLOGIQUE OU « PTI ».

Article rédigé par Bertrand Godeau, Centre de référence des cytopénies auto-immunes de l’adulte, Service de Médecine Interne, CHU Henri Mondor, Créteil (octobre 2014).

Qu’est-ce que le purpura thrombopénique immunologique ?

Le purpura thrombopénique immunologique ou « PTI » une maladie bénigne du sang, ce n’est donc ni une leucémie ni un cancer. Il se traduit par une baisse anormale du taux de plaquettes. Il s’agit d’une maladie auto-immune au cours de laquelle le système immunitaire du patient fonctionne de manière trop importante. Nous fabriquons tous des anticorps qui nous permettent de nous défendre contre les infections. Au cours du PTI, un dérèglement du système immunitaire aboutit à la production d’anticorps dirigés contre les propres plaquettes du malade et qui entrainent leur destruction. Les plaquettes, qui sont avec les globules rouges et les globules blancs un des composants essentiels du sang, jouent un rôle très important dans la coagulation du sang. Leur rôle est donc d’éviter la survenue d’hémorragie. Le taux de plaquettes est normalement compris chez l’adulte entre 150.000 et 400.000/mm3. Au cours du PTI, le taux de plaquettes peut baisser (la baisse des plaquettes s’appelle une « thrombopénie »), de façon plus ou moins rapide et plus ou moins importante jusqu’à moins de 10.000/mm3, exposant ainsi le patient à la survenue d’hémorragie.

Combien de personnes en sont atteintes et qui peut être atteint ?

Il s’agit d’une maladie orpheline dont l’incidence est estimée entre 5 et 10 pour 100 000 habitants et par an. Chaque année, environ 4000 patients sont hospitalisés en France pour un PTI et il s’agit d’enfant pour 300 à 500 d’entre eux. La maladie peut toucher toutes les tranches d’âge. Il existe une nette prédominance féminine lorsque la maladie atteint un adulte jeune (3 femmes pour un homme) mais après l’âge de 50 ans, il existe au contraire une légère prédominance masculine.

A quoi est-elle due ?

Il s’agit d’une maladie auto-immune. La cause de l’apparition des anticorps antiplaquettes est inconnue. Elle peut parfois être favorisée par la survenue d’une infection virale mais l’évolution est alors souvent rapidement favorable une fois le virus éliminé. Elle peut également être associée à d’autres maladies auto-immunes comme le lupus ou le syndrome de Gougerot Sjögren.

Est-elle contagieuse ?

Non, ce n’est pas une maladie infectieuse, en revanche certaines infections virales ou bactériennes peuvent s’accompagner transitoirement d’un PTI.

Mes enfants peuvent-ils l’avoir ?

Non, même s’il existe une prédisposition génétique à développer certaines maladies auto-immunes, il ne s’agit pas d’une maladie héréditaire transmissible à la descendance. Au cours de la grossesse, il existe un risque que le bébé ait un chiffre de plaquettes bas à la naissance par transfert passif de l’anticorps antiplaquettes de la mère à l’enfant pendant la vie fœtale mais ces thrombopénies néonatales sont très rarement graves et sont toujours transitoires. Les nouveaux nés guérissent en quelques jours ou quelques semaines.

Quelles sont les manifestations cliniques ?

En dessous d’un certain nombre de plaquettes (habituellement 30.000/mm3), la coagulation se fait moins bien, et l’on peut voir apparaître sur le corps, en l’absence de tout traumatisme, des saignements sous la forme d’ecchymoses (« bleus ») et/ou de petites tâches rouges sur la peau que l’on appelle purpura (ou pétéchies). Les saignements peuvent aussi toucher les muqueuses, engendrant des saignements au niveau des gencives ou du nez ou des « bulles hémorragiques » dans la bouche. Chez les femmes en période d’activité génitale, les règles peuvent être plus abondantes du fait de la baisse des plaquettes. Exceptionnellement, si le nombre de plaquettes est très bas et si aucun traitement n’est entrepris pour le faire remonter, des saignements plus graves peuvent survenir, par exemple dans le cerveau ou l’intestin. Ces saignements graves sont quasiment toujours précédés par des signes annonciateurs et notamment des signes sur la peau et au niveau des muqueuses.

La maladie peut fréquemment n’entraîner aucune manifestation hémorragique, la baisse des plaquettes étant découverte de façon fortuite à l’occasion d’un examen sanguin systématique.

Quelle est son évolution ?

Chez l’enfant, la maladie guérit dans 60 à 70% des cas en quelques semaines ou mois. Par contre chez l’adulte, elle devient chronique, c’est-à-dire se prolongeant au-delà de 12 mois, dans 2/3 des cas. En l’absence de traitement, l’évolution est ensuite imprévisible avec des périodes possibles de rémissions ou de rechutes.

Comment fait-on le diagnostic ?

La thrombopénie se diagnostique sur une prise de sang après réalisation d’une numération formule sanguine. Il s’agit d’un examen de routine fait dans tous les laboratoires d’analyse biologique. Le résultat est disponible en général dans la journée. La baisse des plaquettes est isolée, les autres éléments du sang (globules rouges et globules blancs) sont normaux. Ces données sont souvent suffisantes pour permettre à votre médecin d’évoquer le diagnostic. Dans certains cas, le médecin peut s’aider d’un myélogramme (voir rubrique suivante) dont la réalisation n’est pas systématique. Cet examen doit être réalisé lorsque le malade est âgé de plus de 60 ans ou lorsqu’il existe des atypies dans la présentation pour ne pas méconnaître d’autres diagnostics de maladie du sang dont le pronostic et les modalités de prise en charge sont très différents tels que les syndromes myélodysplasiques. En revanche, lorsque la présentation est typique et qu’il s’agit d’un sujet jeune, la réalisation du myélogramme n’est le plus souvent pas nécessaire.

Quels sont les examens complémentaires nécessaires ?

Le myélogramme consiste à analyser la moelle osseuse qui se trouve dans les os. Cet examen ne nécessite pas d’hospitalisation et peut être réalisé sans danger, même lorsque le nombre de plaquettes est très bas. Il consiste à réaliser une ponction avec une aiguille au niveau du sternum (os plat à l’avant de la cage thoracique) ou plus rarement dans le bassin. Cet examen qui s’effectue sous anesthésie locale est désagréable mais peu douloureux. Le médecin peut alors examiner la moelle osseuse au microscope. Au cours du PTI, la moelle est osseuse est normale ce qui permet d’éliminer une maladie du sang comme une leucémie.

Lorsque le diagnostic de PTI est retenu, d’autres examens reposant sur une simple prise de sang peuvent être nécessaire pour rechercher une infection ou une autre maladie auto-immune dont nous avons vu qu’elles peuvent parfois être associées au PTI.

Peut-on prévenir son apparition ou la dépister ?

La survenue de cette maladie est imprévisible et il n’existe pas de test biologique ou de test génétique permettant de déterminer si un sujet est à risque de développer un jour un PTI. Comme nous l’avons vu, l’existence d’un antécédent familial de PTI n’est pas un facteur de risque de développer un PTI.

Existe-t-il un (des) traitement(s) médicamententeux ?

Le traitement est personnalisé et doit être adapté en fonction de chaque patient. On distingue 2 types de situation : l’urgence où les plaquettes sont très basses avec des saignements et où l’objectif est de faire remonter rapidement les plaquettes au dessus d’un seuil mettant le patient à l’abri d’une hémorragie grave et les situations chroniques où l’objectif du traitement est d’augmenter de manière durable le nombre des plaquettes. Dans tous les cas, le but n’est pas de normaliser le taux de plaquettes mais plutôt de le maintenir au-dessus de 30.000 à 50.000 /mm3 afin d’être à l’abri de saignements graves. Dans le cadre de l’urgence, on utilise le plus souvent les dérivés de la cortisone, soit par voie orale, soit par perfusion. Ces médicaments sont très efficaces mais ne doivent pas être utilisés longtemps à forte dose car ils exposent alors à la survenue d’effets secondaires importants (ostéoporose, infections, diabète, prise de poids…). Dans les formes les plus sévères caractérisées par un syndrome hémorragique important, il est possible d’utiliser les immunoglobulines intraveineuses qui sont très efficaces et permettent de corriger le chiffre de plaquettes chez la très grande majorité des patients en quelques jours mais leur effet n’est malheureusement que très transitoire (2 à 3 semaines au maximum) ce qui justifie qu’elles soient réservées aux situations d’urgence.

Lorsque le PTI a une évolution chronique, plusieurs options thérapeutiques sont possibles et il est impossible de proposer une stratégie unique adaptée à toutes les situations. Le médecin prendra sa décision en se basant sur la profondeur de la thrombopénie, l’existence ou non de saignements, l’existence de facteurs pouvant majorer chez le patient le risque d’hémorragie (âge avancé, prise de médicaments augmentant les risques de saignements tels que l’aspirine ou les anticoagulants), le mode de vie du patient (pratique sportive ou professionnelle à risque de traumatisme) et enfin sans négliger les aspirations du patient à qui devront être exposés les avantages et les inconvénients des différentes options thérapeutiques possibles. On peut utiliser différents médicaments tels que le rituximab, les immunosuppresseurs, la disulone, le danazol, les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine. Il est également possible de proposer une splénectomie qui est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer la rate. La rate est en effet le principal organe où sont fabriqués les anticorps qui détruisent les plaquettes et c’est aussi le principal organe où sont situés les cellules appelées macrophages qui détruisent les plaquettes. Ceci explique la grande efficacité de la splénectomie qui permet d’obtenir près de 70 % de guérison.

Existe-t-il d’autres traitements ou mesures que le patient puisse faire ?

Le malade doit apprendre à reconnaître les manifestations cliniques à type de saignements qui doivent le conduire à consulter. Il doit éviter de pratiquer des activités sportives ou professionnelles à risque de traumatisme si ses plaquettes sont très basses mais le but du traitement est de permettre au patient de mener une vie normale. Il est donc le plus souvent possible d’adapter le traitement pour limiter au maximum le retentissement de la maladie sur le mode de vie du patient. La prise de médicaments tels que l’aspirine, les anticoagulants ou les anti-inflammatoires est formellement déconseillée lorsque les plaquettes sont inférieures à 50 000/mm3. Si l’indication de ces traitements est jugée indispensable par un autre médecin, elle devra toujours être discutée avec le médecin interniste ou hématologue prenant en charge le patient pour son PTI.

Le patient doit avertir tous les acteurs de santé de la baisse de plaquettes en particulier le dentiste ou le chirurgien si une intervention chirurgicale ou des soins dentaires sont prévus car il existe des risques d’hémorragie si le taux de plaquettes est très bas.

Enfin il n’y a pas d’influence démontrée de l’alimentation ou du comportement sur le nombre des plaquettes.

Que peut-on espérer de ces traitements ?

Ces traitements permettent dans près de 90% des cas de faire remonter les plaquettes à un chiffre supérieur à 30 à 50 000/mm3 permettant au malade de mener une vie normale. Il existe de très rares situations où les malades sont multiréfractaires et résistent à plusieurs lignes de traitements. Il est alors possible au malade et au médecin qui le prend en charge de prendre contact avec le centre de référence des cytopénies auto-immunes de l’adulte ou de l’enfant afin de discuter une intensification thérapeutique ou permettre au patient d’accéder à des innovations thérapeutiques.

Y-a-t-il des effets indésirables de ces traitements ?

La cortisone (souvent donnée sous la forme de prédnisone) expose à de nombreuses complications tels que le diabète, l’ostéoporose, une prise de poids, une augmentation des risques infectieux mais ces effets secondaires sont observés surtout en cas de traitement prolongé. Au cours du PTI, la corticothérapie est administrée sur une période courte (quelques semaines) et elle est le plus souvent très bien tolérée, la plupart des effets secondaires précédemment indiqués n’ayant pas le temps d’apparaître.

Les immunoglobulines peuvent entrainer des maux de tête et exceptionnellement une insuffisance rénale chez des patients présentant des facteurs de risque (surpoids, diabète, insuffisance rénale antérieure) mais il est possible de prévenir cette complication en adaptant les doses.

Le rituximab est globalement bien toléré mais des réactions allergiques peuvent survenir lors de la perfusion. Le risque infectieux est faible mais il a été rapporté de très exceptionnelles infections virales du système nerveux appelées « LEMP ». Cet effet secondaire potentiellement fatal n’a jamais été observé en France dans cette indication malgré une large utilisation de ce traitement.

Les immunosuppresseurs expose surtout à un risque infectieux et la plupart contre-indiquent une grossesse.

La splénectomie favorise la survenue d’infections à un germe appelé pneumocoque qui peuvent avoir une évolution très sévère. Il est possible de limiter ce risque en vaccinant le patient avant la splénectomie et en assurant la prise d’antibiotiques en prévention pendant les 2 ans suivant la splénectomie. Elle expose également probablement à une augmentation modérée du risque de thrombose c’est-à-dire de formation de caillots dans les vaisseaux.

Les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine sont très bien tolérés à court terme. Il persiste des interrogations sur leur tolérance à très long terme en cas d’administration prolongée notamment sur la survenue d’une fibrose de la moelle osseuse dont le rôle est de fabriquer les différents éléments du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes).

La disulone peut entrainer une diminution du nombre de globule rouge qui est habituellement modérée et transitoire. Le principal effet indésirable est cutané avec un risque d’éruption cutanée diffuse qui survient toujours dans les 3 premières semaines de traitement et dont le malade doit être averti. L’arrêt immédiat du traitement entraîne la disparition rapide de l’éruption.

Le danazol qui est une hormone androgène expose à un risque de virilisation, à des hépatites et la survenue de thromboses (phlébites).

Un soutien psychologique est-il nécessaire ?

Comme au cours de toute maladie chronique, le patient peut traverser des moments de crainte, de doute ou d’anxiété. Certains patients signalent une fatigue anormale lorsque leurs plaquettes baissent. Quelques traitements utilisés au cours du PTI peuvent parmi leurs effets secondaires engendrer des troubles de l’humeur. Dans les cas difficiles, une prise en charge par une psychologue peut être proposée au patient.

Quelles sont les conséquences de la maladie sur la vie quotidienne (sociale, professionnelle, familiale) ?

Même si les plaquettes restent basses malgré les traitements, l’objectif est de permettre au patient de mener une vie normale. Lorsque les plaquettes sont supérieures à 30 à 50 000/mm3, le patient peut partir en voyage, avoir une activité professionnelle et faire du sport avec certaines limites si les plaquettes sont très basses (éviter alors les activités professionnelles ou sportives à risque de traumatisme) ou conduire sa voiture comme tout le monde. Il faut en revanche éviter de prendre un médicament sans en avoir parlé au médecin référent et de consommer de l’alcool en grande quantité car cela peut augmenter le risque d’hématomes.

Comment se faire suivre pour la maladie ?

Les patients atteints de PTI sont généralement pris en charge dans les hôpitaux par des hématologistes ou des médecins internistes. Le médecin généraliste connaît le plus souvent le référent local. Dans les cas difficiles, il existe un centre de référence des cytopénies autoimmunes avec un réseau de spécialistes répartis sur l’ensemble du territoire national auquel le médecin référent du patient peut faire appel s’il le juge nécessaire.

Quels sont les signes à connaître qui nécessiterait de consulter en urgence ?

L’apparition de nombreux bleus en dehors de tout traumatisme, ou de saignement de nez ou des gencives sont le signe d’une baisse des plaquettes et nécessitent de contacter le médecin rapidement pour adapter le traitement.

L’existence d’un saignement digestif (sang rouge dans les selles, selles noires malodorantes) ou d’un saignement gynécologique important justifie de consulter à l’hôpital dans les meilleurs délais. Enfin, tout mal de tête inhabituel dans son intensité ou sa durée doit immédiatement être pris en compte et conduire le patient à consulter en urgence pour éliminer une hémorragie dans le cerveau ou les méninges. Ces complications graves sont cependant exceptionnelles.

Où en est la recherche ?

La stratégie thérapeutique du PTI en phase aiguë est bien codifiée mais des recherches sont en cours pour évaluer la place des différents traitements actuellement disponibles, notamment dans les formes chroniques. Des travaux sont en cours menés par plusieurs équipes en France et au niveau international pour mieux comprendre les mécanismes d’action ou la résistance aux différents traitements actuellement disponibles. Plusieurs molécules innovantes sont également en développement avec le support de plusieurs firmes pharmaceutiques.

Y-a-t-il des associations de patients ayant cette maladie ?

Il n’existe pas d’association de malades adultes structurées en France contrairement aux pays anglo-saxons où il existe des associations regroupant plusieurs milliers de patients mais la création de plusieurs associations de malades est en cours de structuration notamment à Marseille (AMAPTI) et à Bordeaux (O'CYTO - association plus orientée vers les enfants).

Peut-on avoir une prise à charge à 100% ?

Le PTI ouvre le droit à une prise en charge à 100%.

*Article rédigé par Bertrand Godeau, Centre de référence des cytopénies auto-immunes de l’adulte, Service de Médecine Interne, CHU Henri Mondor, Créteil (octobre 2014).

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Autres informations sur le PTI.

Le PTI est une maladie du sang; elle reste le plus souvent bénigne.

Le purpura est d’importance variable, parfois absent. Cependant c’est l’importance des signes hémorragiques qui conditionne l’urgence.

Chez l'enfant il est le plus souvent d’installation aiguë, et guérit dans 80% des cas en quelques semaines.

Chez l'adulte le PTI est moins sensible aux traitements et évolue vers la chronicité dans 70 % des cas.

Dans la plupart des cas il s’agit d’un diagnostic d’exclusion des autres étiologies de thrombopénies.

Le PTI se soigne, mais restent présent bien souvent tout au long de la vie des personnes touchées.

Ce n’est donc ni une leucémie ni un cancer; le PTI se traduit par une baisse anormale du taux de plaquettes. Le PTI est une maladie sournoise, les rechutes sont fréquentes et parfois sources d'hémorragies graves.

Il faut donc surveiller régulièrement son taux de plaquettes sanguines mais surtout les symptômes.

D'un individu à l'autre la baisse de plaquettes ne déclenchera pas les mêmes symptômes.

Des ecchymoses(« bleu »), saignements de nez, purpura des membres inférieurs ou plus grave comme l'apparition de saignements de la bouche,ou digestifs doivent vous alerter.

Un taux de plaquettes très bas ( <30000/mm3) peut provoquer de l'asthénie (fatigue).

Toute femme ayant eu un PTI doit le signaler en cas de grossesse.

Définition des périodes permettant de classer les différentes formes de PTI. Il est ainsi proposé de classer le PTI en trois périodes:

• entre le diagnostic et le troisième mois de la maladie, le PTI est considéré comme nouvellement diagnostiqué(aiguë).

• entre le troisième mois et la première année suivant la période du diagnostic, le PTI est classé comme persistant.

• après un an (et non plus six mois comme auparavant), le PTI est défini comme chronique.

Cette distinction est importante car pendant la période où le PTI est classé comme persistant, il est impossible de pré- voir l’évolution ultérieure du PTI, une rémission complète, voire une guérison spontanée ou obtenue grâce à un traitement de première ligne reste possible.

Il est donc important d’éviter les traitements radicaux et agressifs, en particulier la splénectomie pendant la première année suivant la date du diagnostic.

En revanche, au-delà de cette période, la probabilité d’une guérison spontanée devenant très faible,une escalade thérapeutique est justifiée dans les formes les plus sévères.

Le comité d’expert a également défini le PTI réfractaire par la persistance d’une thrombopénie inférieure à 30G/L malgré la réalisation d’une splénectomie, l’adjectif sévère étant réservé aux patients ayant des saignements.

Cette définition peut apparaître contestable dans la mesure où la place de la splénectomie pourrait,dans un futur proche, être remise en cause avec le développement de nouvelles voies thérapeutiques.

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En savoir plus sur le Purpura thrombopénique immunologique.

Le purpura thrombopénique auto-immun (PTAI), anciennement appelé « purpura thrombopénique idiopathique (PTI) », est une maladie auto-immune conduisant à une destruction périphérique des plaquettes et à un défaut de production médullaire

d'origine immunologique. Le PTI est défini par la présence d'une thrombopénie et se manifeste le plus souvent par un syndrome hémorragique cutané (purpura, ecchymoses) et/ou muqueux (épistaxis, gingivorragies, bulles endobuccales,ménorragies) qui ne survient habituellement que lorsque le nombre de plaquettes est inférieur à 30x109 /L.

Dans de rares cas et lorsque le nombre de plaquettes est très bas (<10x109/l), des

saignements viscéraux graves (hématurie, hémorragie digestive ou cérébroméningée) peuvent apparaître.

Trois périodes dans l’histoire naturelle du PTI sont identifiées à ce jour :

- le PTI nouvellement diagnostiqué (depuis moins de 3 mois) ;

- le PTI persistant qui couvre une période comprise entre 3 et 12 mois après le diagnostic et pendant laquelle une rémission spontanée peut survenir, mais où il est impossible de se prononcer sur l’évolution à long terme de la maladie ;

- le PTI chronique ayant plus de 12 mois d’évolution où la probabilité de rémission ou de guérison spontanée est très faible. Les formes chroniques concernent majoritairement les adultes chez lesquels l’évolution vers un PTI chronique est observée dans 70% des cas.

A côté de ces 3 formes évolutives du PTI, il existe des patients atteints de PTI réfractaire c’est-à-dire des patients en échec de splénectomie, le traitement de référence de cette maladie.

L’objectif principal du traitement du PTI est d’obtenir un taux de plaquettes qui prévienne les saignements majeurs plutôt que de ramener le taux de plaquettes à la normale (HAS, PNDS 2009).

En phase aiguë, la première ligne de traitement repose sur l’administration de corticoïdes et/ou d’immunoglobulines intraveineuses dont les indications respectives sont conditionnées par l’intensité du syndrome hémorragique et la notion d’une réponse préalable à l’un ou l’autre de ces deux traitements. Les transfusions de plaquettes ne

sont indiquées que dans des cas exceptionnels avec mise en jeu du pronostic vital.

Lorsque le PTI a une évolution chronique, l’objectif du traitement est d’obtenir une augmentation durable du nombre de plaquettes au-delà d’un seuil de 30 à 109/l. La splénectomie est letraitement de référence malgré les risques opératoires (environ 60% de réponse à long terme).

Les contre-indications à la splénectomie sont rares (environ 20% des cas), pouvant être liées à l’existence de co-morbidités ou un âge avancé.

En cas de thrombopénie trop importante, des traitements pré-splénectomie peuvent être indiqués afin de remonter le taux de plaquettes (corticostéroïdes, immunoglobulines ou immunoglobulines anti-D).

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plaquette d'information sur le PTI.pdf

Cliquer sur le lien ---> VIDEO ----> Le Purpura Thrombopénique de l'adulte - Professeur Marc MICHEL du centre de référence des cytopénies auto-immunes de l'adulte

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Un livret édité par La Platelet Disorder Support Association (Association de soutien pour les problèmes liés aux plaquettes) se consacre à améliorer la vie des personnes atteintes du PTI et autres troubles des plaquettes par l’éducation, les conférences et la recherche.

Le PDSA tient à remercier Amgen Canada pour son aide dans la production et la traduction française de cette brochure.

Les informations reprises dans ce guide sont données à titre éducatif uniquement. Pour toute situation médicale propre à votre PTI, veuillez consulter un médecin.

cliquer sur le lien --- > Vivre avec le PTI_questions fréquemments posées

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Un livret regroupant un ensemble d’informations sur le PTI a été rédigé par le GECAI ( Groupe d'étude des Cytopénies Autoimmunes ) en collaboration avec l’association française des pathologies plaquettaires (AFPP) et l’association française du syndrome d’Evans (AFSE).

Ce livret d’informations constitue un outil précieux pour l’éducation thérapeutique du patient et de sa famille.

cliquer pour consulter ou télécharger la brochure

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Autre livret sur le Purpura Thrombopénique Immunologique destinée à vous informer sur le purpura thrombopénique immunologique.

Elle ne se substitue pas à une consultation médicale.

Elle a pour but de favoriser le dialogue avec votre médecin.

N’hésitez pas à lui faire préciser les points qui ne vous paraîtraient pas suffisamment clairs et à demander des informations supplémentaires sur votre cas particulier.

En effet, certaines informations contenues dans cette fiche peuvent ne pas être adaptées à votre cas : il faut se rappeler que chaque patient est particulier.

Seul le médecin peut donner une information individualisée et

adaptée.

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PTI chez l’adulte - Questions fréquemment posées

AUTRE VIDEO DE PRESENTATION DU PTI